Un étrange virus retrouvé dans les excréments de porc

De nouvelles découvertes réalisées par des chercheurs japonais de l’Université d’agriculture et de technologie de Tokyo (TUAT) pourraient remettre en question les connaissances que nous avions acquises jusqu’ici sur les virus et leur capacité.

En étudiant un étrange virus retrouvé dans les excréments de porc, les scientifiques ont découvert des éléments qui les ont obligés à réviser leur connaissance concernant la constitution de cet organisme vivant. D’après ces experts, ce nouveau virus est un type d’entérovirus G (EV-G), appartenant à la famille des Picornaviridae.

Virus
Crédits Pixabay

L’une des particularités de cet organisme vivant, baptisé EV-G type 2, est qu’il serait incapable d’envahir une cellule hôte toute seule, contrairement aux autres virus.

Un virus dépourvu de protéines structurelles

Pour comprendre la particularité de ce virus, un petit rappel de nos cours de science s’impose. Un virus possède une particule composée de matériel génétique qui se trouve dans un contenant protéique protecteur pouvant envahir une cellule hôte dans lequel il peut se reproduire. Toutefois, d’après les scientifiques, cela ne s’applique pas à l’EV-G type 2.

« Le virus recombinant que nous avons trouvé dans cette étude n’a pas de protéines structurelles. Cela signifie que le virus recombinant ne peut pas produire une particule virale. » a indiqué le virologue Tetsuya Mizutani, du TUAT.

Un nouveau système d’évolution virale

Le cas de l’EV-G type 2 a soulevé de nombreuses questions chez les scientifiques notamment sur la façon dont il s’y prenait pour se reproduire sachant qu’il n’est pas capable d’envahir seul une cellule hôte. Les virologues du TUAT ont avancé l’hypothèse selon laquelle, l’EV-G type 2 pourrait se servir d’un autre virus, appelé « virus assistant » pour se multiplier.

En analysant les excréments de porcs, les scientifiques ont découvert de quantités similaires de génomes EV-G recombinants de type 1 et 2 qui ont permis de confirmer leur hypothèse. « Comme l’EV-G recombinant de type 1 a été détecté dans le même échantillon d’excréments que le nouvel EV-G recombinant de type 2, cet EV-G recombinant de type 1, qui appartient à un sous-type différent, pourrait avoir servi de virus auxiliaire. »

Pour le moment, les chercheurs se penchent encore sur le cas de ce virus pour tenter d’en apprendre plus, mais d’après eux, l’étude de l’EV-G type 2 pourrait permettre de découvrir « un tout nouveau système d’évolution virale. »

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