Un robot pour préserver l’écosystème contre les poissons-moustiques

Les poissons-moustiques sont une espèce de poisson de la famille des Poeciliidae. Ils sont originaires de certaines régions de l’ouest et du sud-est des États-Unis. Scientifiquement nommés Heterandria formosa, ils ont été lâchés dans les écosystèmes d’eau douce du monde entier au siècle dernier afin de lutter contre la malaria qui sévissait énormément à cette époque. Toutefois, ces poissons sont aujourd’hui devenus envahissants et intrépides.

Les poissons-moustiques

Le fait est que leur présence en grande quantité bouleverse les écosystèmes originels de l’Europe et de l’Australie. Les efforts déployés pour lutter contre les poissons-moustiques reposent généralement sur un abattage massif à l’aide de pièges. Cependant, cette méthode n’est pas très efficace et présente des risques pour les espèces indigènes. Une méthode moins archaïque est donc envisagée.

En réalité, ces animaux ont été libérés des prédateurs de leur écosystème d’origine. Les scientifiques tentent alors de ramener la peur dans le cœur de ces nageurs à l’aide de robots de haute technologie.

Ils deviennent envahissants à cause de l’absence de prédateurs  ?

Les poissons-moustiques ont été libérés dans les écosystèmes pour manger les larves de moustiques transmettant la malaria. Mais au lieu de cela, ils mangent les œufs des autres poissons et rongent les queues de ceux-ci et ceux des amphibies indigènes. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, les poissons-moustiques constituent l’une des espèces envahissantes les plus destructrices au monde.

L’objectif des scientifiques est de relâcher des centaines de milliers de ces robots dans ces eaux. Ainsi, ils pourront modifier le comportement de ces poissons afin qu’ils cessent de nuire à l’écosystème.

Selon les scientifiques qui ont travaillé sur le projet du Robot, le problème n’est pas nécessairement la présence de poissons-moustiques dans ces écosystèmes. Il s’agit de leur comportement démesuré, s’expliquant notamment par l’absence de prédateurs.

C’est ainsi qu’ils ont compris que si la prédation empêche les proies de se multiplier, la simple peur des prédateurs peut influencer leur comportement. D’où la conception d’un robot conçu pour imiter l’un des ennemis naturels du poisson-moustique qui est l’achigan à grande bouche (micromètres salmoides).

La peur pour diminuer les chances de survie d’une espèce invasive

En laboratoire, dans une expérience, les chercheurs ont installé 12 réservoirs. Chaque réservoir contenait six poissons-moustiques et six têtards australiens qui sont souvent harcelés par les poissons-moustiques. Après l’acclimatation, deux fois par semaine, la moitié des groupes de poissons-moustiques sont confrontés à un prédateur robotisé. Ce dernier est conçu pour reconnaître les poissons-moustiques et les attaquer lorsqu’ils s’approchaient des têtards.

L’expérience a permis de modifier le comportement des poissons-moustiques ayant été exposés aux prédateurs robotisés. Elle a augmenté les réactions de peur et de stress chez ces derniers, ce qui nuit à leur reproduction. Cette étude a montré que la peur a des conséquences importantes qui peuvent réduire les chances de survie et de reproduction des espèces invasives.

SOURCE : SCIENCENEWS

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