Une ancienne pandémie sur le point de refaire surface ?

La scarlatine figure parmi les maladies qui ont autrefois  provoqué le plus de décès chez les enfants. Bien qu’elle ait été presque totalement éradiquée au cours du XXe siècle grâce à l’avancée de la médecine, il semblerait que de nouveaux foyers épidémiques aient été signalés ces dernières années au Royaume-Uni et en Asie du Nord-Est.

La scarlatine est causée par un agent pathogène connu sous le nom de Streptococcus pyogenes, un streptocoque du groupe A. Une fois arrivée dans l’organisme, la bactérie produit des superantigènes qui sont des composés toxiques pouvant entraîner des symptômes graves, surtout chez les enfants. On peut citer par exemple une défaillance des organes suite au choc toxique ou encore une éruption cutanée importante.

Crédits Pixabay

Dans le contexte d’une résurgence possible de la maladie, une nouvelle étude publiée dans Nature Communications le 6 octobre dernier révèle de nouvelles informations tirées du génome d’une des souches bactériennes responsables de la scarlatine.

Une résurgence de la scarlatine au cours des dernières années

Dans les années 40, les cas de scarlatine avaient connu une baisse importante et la maladie était en voie d’éradication grâce au développement des antibiotiques. Depuis quelques années, de nouveaux cas ont cependant été signalés dans plusieurs pays.

Stephan Brouwer, spécialiste en biologie moléculaire à l’Université du Queensland a déclaré qu’après 2011, la portée mondiale de la pandémie était devenue évidente avec l’annonce d’une seconde épidémie au Royaume-Uni à partir de 2014. Il a également expliqué que des isolats d’épidémie ont également été découverts en Australie.

Selon les chiffres, plus de 600 000 cas ont ainsi été enregistrés dans le monde depuis la réémergence de la scarlatine. D’autre part, le taux de la maladie serait devenu cinq fois plus élevé.

Une nouvelle façon pour les bactéries d’infecter les cellules humaines

Au cours de leur étude sur les gènes de streptocoques du groupe A, Brouwer et ses collègues ont réussi à caractériser une variété de superantigènes provenant d’une souche du Nord-Est asiatique. Selon le rapport, un type particulier parmi ces antigènes permettrait aux bactéries de pénétrer dans les cellules de l’hôte grâce à une technique que l’on n’a jamais remarquée auparavant chez les bactéries.

Les scientifiques ont ainsi indiqué que les souches bactériennes qui ont causé les récentes épidémies sont différentes de celles qui avaient été responsables des épidémies du passé. Ils ont expliqué qu’il s’agit plutôt de populations étroitement liées du groupe A qui ont développé de nouvelles méthodes pas elles-mêmes.

Des études précédentes ont suggéré que cette souche de bactéries avait reçu une certaine aide extérieure pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Selon les explications de Mark Walker, biologiste à l’Université du Queensland, des virus porteurs des gènes de la toxine auraient transféré les toxines à la bactérie quand les virus ont infecté celle-ci. Ces toxines ont ensuite donné à Streptococcus pyogenes la capacité d’infecter plus facilement les cellules humaines, mieux que les autres souches. D’un autre côté, il semble que ces superantigènes pourraient également permettre à la bactérie de résister aux médicaments.

Walker a déclaré que le mode de transmission de la scarlatine était plus ou moins similaire à celui du Covid-19. Ainsi, les probabilités pour que la maladie devienne une épidémie sont assez minces avec les mesures sanitaires actuelles. Il a cependant annoncé que lorsque la distanciation sociale sera moins stricte, il est fort probable que la scarlatine refasse également surface.

s https://www.sciencealert.com/a-bacterial-clone-is-behind-a-concerning-comeback-in-this-historical-epidemic

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