En 2018, des scientifiques de l’European Space Agency (ESA) travaillant avec les données de l’orbiteur Mars Express ont annoncé qu’ils avaient découvert quelque chose d’intéressant au pôle sud martien. Ils ont observé un signal radar qui pouvait être interprété comme étant la preuve de la présence d’eau liquide. Le signal était constitué de réflexions mystérieuses provenant de la région dénommée Ultima Scopuli. Aujourd’hui, d’autres chercheurs suggèrent une autre cause derrière ces réflexions, et cela n’a rien à voir avec la présence d’eau.
Selon les scientifiques derrière une étude publiée le 28 septembre dernier dans la revue Nature Astronomy, le signal ne proviendrait pas de la glace ou encore de l’eau liquide. Ce serait plutôt le produit des couches géologiques sous-jacentes faites de minéraux et de dioxyde de carbone congelé. En particulier, l’épaisseur de ces couches serait à l’origine des réflexions, et non les matériaux avec lesquels elles sont faites.
Les chercheurs ont utilisé les données radar de l’instrument MARSIS ou Mars Advanced Radar for Subsurface and Ionosphere Sounding de l’orbiteur Mars Express pour trouver l’origine des réflexions. Ils se sont aussi servis de simulations informatiques pour voir la réaction de différents types de couches face à la lumière.
Pas besoin d’eau pour avoir des réflexions
Au niveau du pôle sud martien, il y a une grande quantité de dioxyde de carbone congelé. C’est la raison pour laquelle Dan Lalich, planétologue au Cornell University et auteur principal de l’étude, n’a pas manqué d’inclure des couches de cette glace dans les simulations. Une simulation en particulier, avec une couche de glace de dioxyde de carbone placée au-dessus d’une couche de glace d’eau, a révélé que la séparation et l’épaisseur des couches déterminaient l’intensité de la réflexion.
Au cours de précédentes études, Lalich avait déjà découvert que certains minéraux pouvaient aussi produire une réflexion similaire. Selon lui, même les couches de glace obscurcies par la poussière de la planète Mars peuvent la produire. Cela signifie que la présence d’eau liquide n’est pas nécessaire pour créer une telle réflexion.
La signification de cette découverte
Lalich explique que l’objectif de cette étude, c’était de montrer que la composition des couches basales est moins importante que l’épaisseur et la séparation de ces différentes couches. Toutefois, ces résultats ne signifient pas qu’il n’y a aucune possibilité de trouver de l’eau liquide sur Mars.
D’après Lalich, aucun des travaux qu’ils ont réalisés ne réfute l’existence d’eau liquide dans le sol de Mars. Ils pensent juste que l’hypothèse de l’interférence correspond mieux aux observations.
Pour pouvoir réellement confirmer l’existence d’eau liquide sur Mars, il faudrait faire des forages sur la planète. Peut-être qu’un jour, des astronautes pourront s’y poser et vérifier par eux-mêmes.
SOURCE: Space.com