Une centrale solaire saharienne alimentera bientôt l’Europe

Un nouveau projet de grande ampleur pourrait voir le jour dans le désert du Sahara. Il s’agit d’une immense centrale photovoltaïque qui sera destinée à alimenter l’Europe en électricité.

Une étude allemande avait affirmé que les déserts recevaient assez d’énergie en une journée pour satisfaire la consommation énergétique mondiale annuelle. Un projet avait vu le jour dans les années 2000, mais était tombé à l’eau du fait de l’instabilité politique tunisienne et du coût exorbitant des câbles sous-marins.

Le projet est désormais remis sur le tapis, et c’est la société londonienne Nur Energie qui s’y attelle.

Une grande ambition pour une grande alimentation

Leur centrale solaire pourrait naître dans le sud de la Tunisie pour alimenter le pays, mais également Malte, l’Italie, et éventuellement le sud de la France. Le projet est estimé à cinq milliards de dollars.

Baptisé TuNur, il permettrait de fournir 4,5 GW, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires. Comme pour le projet de l’époque, des câbles sous-marins seraient utilisés pour faire transiter l’énergie.

Une première ligne de 500 kilomètres et d’environ 250 à 500 MW reliera la Tunisie à Malte, qui est déjà connectée à l’Italie via 100 kilomètres de câbles. Il sera ainsi possible d’alimenter la Sicile. Un deuxième réseau de 2000 MW prendra forme entre la Tunisie et Rome, mais ce dernier est toujours hypothétique en attendant un soutien de l’Union européenne.

Enfin, une troisième liaison sous-marine de 2000 MW pourrait relier la Tunisie à Marseille. Ce projet colossal pourrait, une fois étendu, répondre à la demande en électricité des pays d’Europe du sud. Il permettrait également un développement économique bénéfique pour la Tunisie.

Mesurer les bénéfices, mais également les impacts écologiques

Les estimations prévoient jusqu’à la création de 20 000 emplois, directs et indirects pour la mise en place d’un tel réseau. Même si le rendement énergétique devrait être deux fois plus important qu’en Europe, la société devra prendre en compte les conditions extrêmes du désert du Sahara.

En effet, tempêtes de sable et chocs thermiques sont très fréquents. L’eau, ressource rare, devra arriver en abondance pour refroidir les centrales solaires et le nettoyage des panneaux photovoltaïques, indispensable.

Un projet ambitieux en électricité, mais qui peut poser question quant à cette consommation accrue en eau. Il faudra mesurer ces besoins pour que le projet ne devienne pas néfaste pour l’écologie, et n’impacte pas les ressources en eau. L’on peut ainsi imaginer les coûts importants liés à un éventuel apport de l’eau de mer désalinisée.

En attendant, l’idée suit son cours et devient de plus en plus concrète. Le lancement du projet n’attend plus que l’approbation du ministère tunisien de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables. Affaire à suivre à l’avenir, mais nul doute que le concept fera à nouveau parler de lui !

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