Une querelle à propos d’un filtre anti-spam pourrait bouter Apple hors d’Inde

Pour Apple, en Inde, les pommes de discorde prennent la forme de filtres anti-spam. La firme de Cupertino se trouve en fâcheuse posture sur le marché indien, qu’elle place pourtant en priorité numéro une depuis quelques mois. Outre les difficultés que les iPhone rencontrent face à la concurrence féroce des mobiles entrée de gamme (vendus en masse par Samsung, Xiaomi et d’autres), Apple s’est dernièrement engagé dans un bras de fer avec le TRAI (autorité indienne de régulation des télécoms). Ce duel porte notamment sur une application anti-spam que la marque à la pomme refuse de préinstaller sur ses mobiles, et ce en dépit des normes en vigueur.

C’est du moins ce que rapporte Reuters, dans un article publié jeudi. On y apprend qu’Apple joue gros, le TRAI menaçant la marque de blacklister ses iPhone, ce qui les rendrait alors inopérants sur le réseau cellulaire national.

En refusant de préinstaller une application anti-spam sur ses iPhone, Apple pourrait être banni du marché indien pour non-conformité aux normes en vigueur dans le pays. La firme à la pomme joue gros sur cette affaire.

Principal argument d’Apple, la solution anti-spam imposée par gouvernement indien “viole, en l’état, la politique de confidentialité de l’App Store“, a précisé la marque à Reuters. De leur côté, les autorités insistent et donnaient, en juillet, 6 mois à Apple pour préinstaller l’application sur ses iPhone. Cette dernière a pour objectif de contrer le problème endémique du spam et du démarchage téléphonique en Inde, mais pourrait – selon Apple – conduire à un tracking des utilisateurs par des entreprises tierces. Un cas de figure que le géant californien tient à tout prix à éviter.

Pour Apple, la solution s’appellerait iOS 12…

Pour contenter le TRAI, Apple envisageait, en juin, de couper la poire en deux et d’intégrer certaines fonctionnalités de ladite application à iOS 12 (attendu pour cet automne), sans pour autant y intégrer un filtrage intégral et automatique des spams.

Le 18 juin dernier, la firme de Tim Cook faisait donc parvenir au TRAI, une lettre détaillant ses intentions en la matière. L’objectif de la missive était également de demander au régulateur indien des télécoms de laisser de côté la menace de blacklisting qu’il laissait planer sur ses smartphones. “Nous sommes prêts à travailler avec le TRAI pour trouver une solution au problème des communications commerciales non sollicitées, tout en nous respectant notre engagement à la vie privée et la sécurité de nos utilisateurs“, déclarait entre autres le groupe dans la lettre, que Reuters a pu consulter.

Un message auquel le TRAI n’a pas été sensible, et ce alors même que la Indian Cellular Association s’est – elle aussi – opposée aux mesures anti-spam prises par le gouvernement. R.S. Sharma, le dirigeant de la TRAI, répondait pour sa part à l’appel du pied d’Apple en rétorquant que les menaces formulées a son encontre ne pouvaient pas êtres levées ou contestées à la suite d’une simple lettre ; ajoutant que “la manière la plus appropriée” de les contester était “de porter l’affaire devant les tribunaux“.

Pour rappel, avec seulement 1% de parts de marché en Inde, Apple est loin de s’y trouver en position de force. Cette affaire s’annonce donc comme un obstacle de plus pour la compagnie, qui – en dépit de ses efforts – a toutes les peines du monde à s’imposer sur les terres de Gandhi.

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