Une théorie au sujet de l’anomalie de l’Atlantique Sud

Le champ magnétique terrestre joue un rôle de bouclier autour de la Terre. En plus de nous protéger des vents solaires et du rayonnement cosmique, il détermine également l’emplacement des pôles magnétiques. Au cours de ces dernières années, les scientifiques ont remarqué un changement de l’intensité de ce « bouclier terrestre » dans certaines régions du globe.

Les données de surveillance recueillies par l’Agence spatiale européenne (ESA), ont révélé un affaiblissement du champ magnétique terrestre dans une zone s’étendant entre l’Amérique du Sud et le sud-ouest de l’Afrique. Cette perte d’intensité du champ magnétique terrestre est le produit d’une anomalie, baptisée l’ « anomalie de l’Atlantique Sud » par les chercheurs.

La Terre vue de l'espace
Crédits Pixabay

Les scientifiques craignent que cette anomalie entraîne à l’avenir une inversion magnétique. Toutefois, une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Liverpool, aux États-Unis a écarté cette possibilité.

Doit-on se préparer à une inversion magnétique ?

De nombreuses inversions magnétiques ont été enregistrées tout au long de l’histoire de la Terre. Pour les scientifiques, une baisse d’intensité du champ magnétique terrestre serait un signe précurseur d’une inversion des pôles.

Ils se demandent alors si on doit se préparer à une nouvelle inversion magnétique, en raison de cette anomalie. Pour répondre à cette question, les chercheurs de l’université de Liverpool ont étudié les archives géomagnétiques de la Terre qui ont été enregistrées sur l’île Sainte-Hélène, située au centre de l’anomalie de l’Atlantique Sud.

L’anomalie de l’Atlantique Sud est un phénomène récurrent

Les chercheurs à l’origine de cette étude ont conclu qu’il n’y a rien à craindre et qu’il y a très peu de chance que cette anomalie entraîne une inversion magnétique. D’après eux, « l’anomalie du champ magnétique de l’Atlantique Sud n’est pas une anomalie singulière, des anomalies similaires existaient il y a huit à onze millions d’années. »

Yael Engbers, chercheuse à l’Université de Liverpool et auteure principale de l’étude, a expliqué que c’était « la première fois que le comportement irrégulier du champ géomagnétique dans la région de l’Atlantique Sud est montré sur une si longue échelle de temps. Cela suggère que l’anomalie de l’Atlantique Sud est une caractéristique récurrente et probablement pas le signe d’un renversement imminent. » À travers leurs recherches, ces scientifiques ont également pu confirmer l’existence d’un lien entre « l’anomalie de l’Atlantique Sud et des caractéristiques sismiques anormales dans le manteau inférieur et le noyau externe. »

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

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