On pourrait utiliser le son pour réparer les écosystèmes par l’intermédiaire de ce champignon

Des études ont confirmé le rôle important joué par le son sur la croissance des plantes. Selon les recherches, le son est perçu comme un stimulus mécanique qui peut favoriser le flux de nutriments et la croissance chez les plantes. Il peut également renforcer leur système immunitaire.

Dans une nouvelle étude, des chercheurs de la Flinders University en Australie Méridionale ont montré que le son a aussi du potentiel en ce qui concerne la restauration des écosystèmes endommagés. Durant leurs travaux de recherche, les scientifiques ont placé un champignon commun qu’on trouve dans le sol dans un paysage sonore. Ce champignon est connu pour favoriser la croissance des plantes. Ils ont alors remarqué une croissance rapide par rapport aux champignons qui n’étaient pas exposés au son.

Sol aride
Crédits Pixabay

L’étude est disponible en version pré-imprimée sur bioRxiv.

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Une technique qui augmente la biomasse fongique

Selon Jake Robinson, auteur principal de l’étude, plus de 75 % des sols de la Terre sont dégradés. Par conséquent, il est important de prendre des mesures radicales pour inverser la tendance et commencer à restaurer la biodiversité.

Pour stimuler la croissance de la biomasse fongique, une matière organique issue des animaux et des plantes, l’équipe a enterré des sachets de thé vert et de rooibos. Les sachets ont ensuite été placés dans des boîtes insonorisées et exposés à un paysage sonore monotone de 70 dB ou 90 dB à 8 kHz.

Au début de l’expérience, les sachets ne contenaient aucune biomasse visible. Par contre, après 14  jours de stimulation acoustique, les chercheurs ont noté une biomasse visible, dense et abondante pour les groupes à 70 dB ou 90 dB. La biomasse était présente aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des sacs. D’un autre côté, la biomasse fongique était moins visible sur les sachets de thé témoins, exposés à un bruit ambiant inférieur à 30 dB.

En laboratoire, les chercheurs ont refait l’expérience avec des boîtes de Pétri contenant des cultures de Trichoderma harzianum. Il s’agit d’un agent de bio-contrôle utilisé pour tuer les agents pathogènes du sol afin de favoriser la croissance des plantes. Pendant cinq jours, les scientifiques ont exposé 20 boîtes de Pétri à une stimulation acoustique d’un paysage sonore monotone de 80 dB à 8 kHz. Vingt autres boîtes n’ont reçu aucune stimulation.

L’équipe a noté que la croissance fongique et la densité des spores commençaient à être importantes au cinquième jour. Dans les boîtes exposées au son, l’activité des spores était cinq fois plus élevée.

Une solution pour la restauration des écosystèmes 

D’après Martin Breed, co-auteur de l’étude, l’étude sur l’écologie de la restauration ouvre la voie à une meilleure repousse de la végétation indigène, y compris la réintroduction d’espèces perdues.

« Nos recherches sur le potentiel de stimulation de l’activité microbienne du sol exploitent d’autres possibilités innovantes pour aider à restaurer la nature », a-t-il déclaré.

Dans la nature, pour se rétablir complètement après la revégétalisation, les microbes peuvent mettre plusieurs décennies. L’étude offre une potentielle méthode « éco-acoustique » qui pourrait accélérer le processus.

Les auteurs de l’étude ont déclaré que des recherches plus approfondies sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent l’effet du son  sur la croissance des champignons. Cela permettra aussi de savoir s’il est possible de cibler des espèces spécifiques de champignon avec certains paramètres du son.

SOURCE: New Atlas

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