Les éleveurs de bétails font face chaque année à de graves menaces sanitaires. Ils redoutent en particulier une maladie virale que des décennies de vaccination n’ont pas pu à endiguer. Il s’agit du virus de la diarrhée virale bovine (BVDV) qui mute rapidement. C’est la raison pour laquelle les campagnes de vaccination sont restées vaines depuis 1960.
Or, cette affection respiratoire et intestinale hautement transmissible est responsable de nombreux décès dans les fermes du monde entier. C’est ainsi que des chercheurs américains ont eu l’idée de mettre au point une nouvelle ligne de défense contre la maladie.
Ils ont produit en laboratoire un veau génétiquement modifié immunisé contre le virus.
Le virus de la diarrhée bovine est très virulent
Brian Vander Ley, professeur à l’école de médecine vétérinaire et de sciences biomédicales de l’université de Nebraska-Lincoln, a expliqué que le virus attaque le système immunitaire des animaux. Il peut provoquer de graves troubles respiratoires et intestinaux chez les bovins et les vaches laitières infectés.
Les veaux in utero sont particulièrement vulnérables à l’infection. S’ils survivent, ils vont transmettre le virus au cours de leur vie. Les éleveurs se sont efforcés de vacciner les bovins contre la maladie depuis 1960. Seulement, la nature hautement mutable du virus de la diarrhée bovine a provoqué l’émergence de souches très virulentes. De ce fait, les campagnes de vaccination n’ont connu qu’un succès limité jusqu’à présent.
L’élevage d’animaux modifiés génétiquement semble prometteur
Le veau génétiquement modifié nommé Ginger est né le 19 juillet 2021. Des chercheurs du gouvernement fédéral et de l’université de Nebraska-Lincoln ont collaboré pour la conception de ce veau immunisé. Ils ont légèrement modifié le gène du CD46, une protéine associée à la maladie, afin qu’elle ne puisse pas se lier au virus tout en conservant toutes ses fonctions normales.
Les expériences ont montré que cette approche génétique est très efficace. Elle peut, à long terme, réduire l’utilisation d’antimicrobiens et d’antibiotiques chez les animaux d’élevage. Selon les scientifiques, Ginger a grandi comme un veau normal. En outre, il est resté en bonne santé tout au long de sa vie, même au contact d’animaux malades.
SOURCE : PHYS