Vénus fait beaucoup parler d’elle depuis hier, et pour cause. Une équipe d’astronomes a en effet annoncé le lundi 14 septembre avoir repéré dans l’atmosphère de la planète l’empreinte chimique de la phosphine, une empreinte potentiellement liée à une forme de vie extraterrestre.
Mais comme à chaque fois avec ce genre de nouvelle, la prudence reste bien entendu de mise.

Peu de gens soupçonnaient son existence avant cela, mais la phosphine fait partie de ces substances qui nous entourent tous.
Vénus au centre de toutes les attentions
À l’origine, la phosphine est en effet un composé de phosphore et d’hydrogène. Et si ce gaz est extrêmement toxique pour tous les animaux, notre espèce comprise, il reste l’un des pesticides les plus utilisés à travers le monde.
Et pas que d’ailleurs, puisque la phosphine est également utilisée dans d’autres cadres, comme celui des armes chimiques. À noter que la France a interdit son utilisation dans l’agriculture depuis 2016.
Bien sûr, ici, ce n’est pas de l’hexagone dont il est question, mais de Vénus.
À la base, tout est parti d’une simple expérience menée par Jane Greaves, une astronome travaillant pour l’université de Cardiff au Royaume-Uni. Convaincue par le fait que les composés chimiques comme la phosphine sont un bon point de départ pour rechercher une forme de vie extraterrestre, cette dernière a réalisé qu’elle n’avait pas forcément besoin de relevés effectués sur place pour analyser l’atmosphère de Vénus.
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De la phosphine détectée dans l’atmosphère vénusienne
En réalité, un simple télescope suffisait. Elle a donc réuni une équipe et les astronomes ont utilisé le télescope James Clerk Maxwell de Hawaï pour regarder Vénus. Les données ont ensuite été stockées sur un ordinateur… pour être oubliées.
Ce n’est que bien plus tard que Jane Greaves a analysé ces fameuses données. Elle a alors découvert la présence d’un code-barre chimique récurrent.
Vous le savez peut-être, mais chaque produit chimique a sa propre empreinte, une empreinte parfaitement unique. Et en ce qui concerne celle repérée par la chercheuse, il s’agissait de la phosphine.
En mars de l’année dernière, Jane Greaves et ses collègues ont donc conduit de nouvelles observations en s’appuyant cette fois sur l’ALMA. Ils souhaitaient en effet confirmer leur découverte avant de la rendre publique.
L’initiative a payé et l’équipe a même réalisé que l’atmosphère vénusienne abritait plus de phosphine que prévu.
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Vénus abrite-t-elle des formes de vie microbiennes ?
Nous l’avons vu un peu plus haut, mais la phosphine présente sur Terre est principalement fabriquée de manière industrielle. Toutefois, elle peut aussi être associée à certains types de microbes.
Alors, cela veut-il dire qu’une vie microbienne se cache dans l’atmosphère de Vénus ? C’est une possibilité, mais il convient de ne pas tirer des conclusions trop hâtives. La découverte réalisée par Jane Greaves et son équipée est importante, mais elle doit encore faire l’objet de discussions dans la communauté scientifique et nous avons bien entendu besoin de plus de données pour pouvoir établir de manière formelle que la vie existe bien là- bas.
Maintenant, cette découverte prouve au moins que Vénus est une bonne candidate pour mener des recherches plus poussées. Reste que la planète est peu accessible. Non contente d’être éloignée de nous, elle est aussi et surtout très hostile. Hostile pour les formes de vie biologiques, bien sûr, mais également pour les sondes.
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L’étude complète peut être consultée à cette adresse.