Une hypothèse ne pouvant pas encore être entièrement exclue jusqu’ici est que la vie sur Terre vient d’ailleurs. L’une des explications ayant été proposées à cet effet est que les comètes seraient les principales sources de carbone des planètes rocheuses. Les soupçons se sont renforcés lorsqu’une lumière spectaculaire a décoré le ciel du Japon. La source était un météore incandescent passant à proximité de la planète bleue. Les observations ont mené à une nouvelle étude.
Le 1er janvier 2016, la comète Catalina a survolé de très près la Terre, à travers le pays du soleil levant. Un appareil d’observation de la NASA, nommé SOFIA, a permis de faire une découverte des plus intéressantes. Le météore était composé d’une forte concentration de carbone, l’élément primordial à la formation de la vie telle qu’on la connaît.

Selon Charles Woodward, le premier responsable de cette nouvelle étude et professeur à l’université du Minnesota aux USA, « le carbone est la clé pour apprendre les origines de la vie ».
La comète Catalina était une vraie capsule temporelle
Afin de réaliser l’étude, les chercheurs ont utilisé les données recueillies par SOFIA (pour Stratospheric Observatory for Infrared Astronomy). SOFIA est un télescope monté à bord d’un avion. Cet appareil d’observation est le fruit de la collaboration entre la NASA et le Centre aérospatial allemand. Les résultats des recherches ont été rendus publics sur Planetary Science Journal.
La comète Catalina, dont le nom officiel est C/2013 US10, a été découverte en 2013. Durant son observation, un outil infrarouge de SOFIA a permis de déterminer les composants de la poussière et du gaz qui s’échappaient de la comète, façonnant sa queue. Parmi les composants de cette traînée de particules, les observateurs ont pu déceler du carbone.
Selon les astronomes, ce météore glacé viendrait du nuage d’Oort, situé au fin fond de la voie lactée. Du fait de la grande taille de son orbite, elle est restée quasiment intacte. Les scientifiques la considèrent comme une vraie capsule temporelle. Elle leur permet d’approfondir les connaissances concernant le système solaire et la Terre, durant les années qui suivaient leur formation.
Notons que durant la formation du système solaire, les planètes rocheuses telles que la Terre avaient une température bien trop élevée pour que le carbone puisse y perdurer. Cette découverte a donc mené à une hypothèse : les corps riches en carbone, constituant les régions extérieures du système solaire primordial, seraient à l’origine de l’ensemencement de la vie sur ces planètes.
La vie n’aurait pas eu lieu sans un petit décalage de l’orbite de Jupiter
« Nous ne sommes toujours pas sûrs que la Terre ait pu piéger suffisamment de carbone par elle-même lors de sa formation. Les comètes riches en carbone auraient donc pu être une source importante fournissant cet élément essentiel qui a conduit à la vie telle que nous la connaissons. »
Le professeur Charles Woodward
Les planètes gazeuses ayant une température plus froide, comme Jupiter et Neptune, pouvaient préserver le carbone. Cependant, le champ gravitationnel de Jupiter aurait entravé la propagation de carbones dans le système solaire interne. Les astronomes pensent qu’un infime décalage de l’orbite de Jupiter a favorisé l’impact des comètes sur les planètes rocheuses, y semant ainsi du carbone, et donc la vie.