Voici l’Ajnabia odysseus, le tout premier dinosaure à bec de canard découvert en Afrique

Un fossile de dinosaure vieux de 66 millions d’années a été récemment retrouvé en Afrique du Nord, plus précisément dans les mines de l’Office Chérifien des Phosphates de Khouribga, au Maroc.

Une découverte aussi fortuite qu’incroyable puisqu’il s’agit du tout premier fossile de dinosaure herbivore du genre trouvé sur le continent, sachant qu’à cette époque, l’Afrique était complètement isolée du reste du monde par les océans.

Photo de Bonnie Ferrante. Crédits Pixabay

L’hypothèse des chercheurs suggère ainsi que cette créature n’aurait pas pu atterrir en Afrique qu’en nageant. Une explication supposément impossible qui ne demande qu’à être éclairée. Et ce sera ce à quoi les chercheurs menés par le paléontologue Nicholas Longrich du Milner Center for Evolution de l’Université de Bath devront désormais s’atteler.

L’Ajnabia odysseus, une toute nouvelle espèce de Hadrosauridae

Les restes fossilisés retrouvés, composés de parties de mâchoire et de dents, ont révélé que ce nouveau spécimen appartenait à la famille éteinte des Hadrosauridae, des dinosaures à bec de canard qui ont vécu au cours du Crétacé supérieur.

Toutefois, le fossile est celui d’un petit dinosaure puisqu’il ne mesurait que 3 m de long contre 15 m de long en moyenne pour ses autres congénères retrouvés dans d’autres parties du monde.

Outre ces caractéristiques singulières, la forme de sa tête ressemblait à celle d’un bec de canard : « aplatie et élargie » et elle était munie d’une crête osseuse élaborée, des particularités propres aux spécimens de la sous-famille Lambeosaurinae.

On se demande toujours comment il a fini par se retrouver en Afrique

Mais ce qui a le plus surpris les paléontologues, c’est le fait d’avoir découvert ces restes en Afrique. « C’était complètement déplacé, comme trouver un kangourou en Écosse », déclare le Dr Longrich à juste propos, puisque les théories avançaient jusqu’ici que ces types de dinosaures vivaient uniquement en Amérique du Nord, en Asie et en Europe.

Cette trouvaille bouleverse ce que nous savons jusqu’ici de la dispersion biogéographique des dinosaures à bec de canard. Toutefois, comme il s’agit d’un fossile isolé, les chercheurs pensent que ce spécimen a dû finir inconsciemment en Afrique en y étant transporté par un mystérieux moyen.

En effet, à l’époque du Crétacé supérieur, il y a 66 millions d’années, l’Afrique était un continent isolé de sorte que l’Ajnabia odysseus n’aurait jamais pu y accéder par la voie terrestre. Ce qui ouvre la voie à d’autres études concernant une « traversée océanique » de ce dinosaure selon Longrich.

Les conclusions des paléontologues ont été récemment dans la revue Cretaceous Research.

Vue d’artiste de l’Ajnabia odysseus. Crédits Raul Martin

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