Voilà ce que les jeux vidéo font à votre cerveau

Le gaming, dont les effets sur la santé physique et mentale sont souvent stigmatisés, agirait positivement sur le cerveau. C’est ce que tendent à montrer les résultats de certaines études portant sur le sujet. Daphne Bavelier et C. Shawn Green, de l’université de Rochester, font partie des premiers à s’intéresser à ce thème. Leur recherche a montré que ce type de divertissement favorise particulièrement la neuroplasticité.

Pour rappel, neuroplasticité, ou plasticité neuronale, est le terme utilisé par les spécialistes pour désigner l’ensemble des mécanismes par lesquels des neurones se modifient et se remodèlent tout au long de la vie.

L'image d'un cerveau au-dessus d'une main
Image par hainguyenrp de Pixabay

Par ailleurs, l’argumentaire anti-gaming basé sur l’addiction ne tiendrait pas dans le fond. Au final, il s’agirait d’une dépendance comme une autre.

Les jeux d’actions favorisent la neuroplasticité

Suite à plusieurs années de recherches, Bavelier et Green ont conclu que les jeux virtuels développent indéniablement des compétences cognitives. Dans un article paru en juillet 2016 dans Scientific American, ils notent que jouer régulièrement à des jeux d’action améliore la capacité à garder l’attention visuelle sur des détails.

Distinguer les petites inscriptions, comme sur les ordonnances, serait alors plus simple pour le gamer. En outre, il aurait une meilleure sensibilité oculaire au contraste. Dans vraie vie, cette capacité l’aiderait, par exemple, à mieux conduire en présence d’un brouillard épais.

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Une dépendance comme une autre ? 

Par ailleurs, pour Marc Palaus, doctorant en neuroscience de l’Open University of Catalonia, le système de la récompense du cerveau est un point important pour comprendre la dépendance.

Son modèle théorique est que le système de la récompense affecte la façon dont différents stimuli agréables renforcent un type de comportement. Marc entend par « stimuli agréables » la satisfaction du besoin de manger, de s’hydrater, etc. Dans le cas des jeux vidéo, il s’agit essentiellement du plaisir lié à l’accomplissement d’une quête ou d’une mission, par exemple.

Une fois que le cerveau reçoit des stimuli agréables, il en redemande. Par conséquent, un comportement (bon ou mauvais) se renforce progressivement à force de répétition. Comme les exemples précédents, les jeux vidéo n’y font pas exception.

« Grosso modo, il n’y a pas de grandes différences entre la dépendance aux jeux vidéo et les autres dépendances. »

Marc Palaus

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Une simple passion

Et par dépendance, on peut bien entendu entendre passion.

L’essence même d’un hobby est justement de nous faire ressentir des stimuli agréables. C’est le cas par exemple des cinéphiles. Regarder des films leur est agréable. Ils en redemandent donc. Même chose pour les bricoleurs, qui éprouvent le même genre de satisfaction, ou même pour les jardiniers, les amateurs d’art ou les collectionneurs.

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