Voilà pourquoi nous devons retourner sur Vénus

Deuxième planète par ordre d’éloignement au Soleil, Vénus est la planète du système solaire qui ressemble le plus à la Terre. En plus de graviter autour de la même étoile, elles ont également à peu près la même taille, et sont composées à peu près des mêmes éléments.

Mais en dépit de leurs ressemblances, Vénus et la Terre sont complètement différentes, l’une abritant la vie et l’autre pas.

Venus, souvent considérée comme la jumelle de la Terre
Crédits Pixabay

Une chose pour le moins étrange qui intrigue les scientifiques planétaires et motive de nombreux efforts pour relancer l’exploration de Vénus.

Ce que nous savons de Vénus

Comprendre Vénus est un bon moyen de savoir si une planète semblable à la Terre est la règle – ou l’exception. D’après les données que les scientifiques ont à leur disposition à ce stade, ils pensent qu’à un moment donné dans le passé Vénus avait beaucoup plus d’eau que ne le suggère aujourd’hui son atmosphère sèche – et peut-être même des océans. Mais à mesure que le Soleil devenait plus chaud et plus lumineux (c’est ce qui arrive quand une étoile vieillit), les températures à la surface de la planète ont augmenté, faisant vaporiser tous les océans et les mers.

L’accumulation de vapeur d’eau dans l’atmosphère a entraîné un effet de serre incontrôlable dont Vénus n’a pas pu se remettre. Pour l’heure, les scientifiques ignorent si la tectonique des plaques comme sur la Terre (où la couche supérieure de la planète est brisée en gros morceaux mobiles) a un jour opéré sur Vénus. La tectonique des plaques a en effet besoin d’eau pour fonctionner, et un effet de serre incontrôlé aurait pu stopper net ce processus s’il y avait fonctionné.

Toutefois, la fin de la tectonique des plaques n’aurait pas signifié la fin de l’activité géologique sur Vénus. Car la chaleur interne considérable de la planète a continué à produire du magma, qui s’est déversé sous forme de coulées de lave volumineuses et a refait surface sur la majeure partie de la planète. Les scientifiques savent ainsi que l’âge moyen de la surface de Vénus est d’environ 700 millions d’années, ce qui est certes très ancien, mais nettement moins que les surfaces de plusieurs milliards d’années de Mars, la Lune ou encore Mercure.

Une planète particulièrement difficile à explorer

Les scientifiques ne savent pas avec certitude si Vénus à un jour abrité beaucoup d’eau, ce qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui, et encore moins si elle a vraiment commencé avec les mêmes conditions que la Terre. Il ne s’agit que d’hypothèses, et pour cause, l’humanité en sait moins sur Vénus que sur les autres planètes du système solaire intérieur, en grande partie parce que son exploration pose plusieurs défis uniques.

Par exemple, il faut utiliser un radar pour percer les nuages ​​d’acide sulfurique opaques et voir la surface de la planète. C’est beaucoup plus compliqué que d’observer les surfaces facilement visibles de Mercure ou encore de la Lune. Ensuite la température de surface très élevée (470°C) endommage l’électronique conventionnelle en seulement quelques heures. En comparaison, les rovers peuvent fonctionner sur Mars pendant plus d’une décennie. Autant de raisons qui ont fait que Vénus n’a pas bénéficié d’un programme d’exploration soutenu au cours des deux dernières décennies.

Pourtant, Vénus était le chouchou de l’exploration planétaire entre les années 1960 et 1980, où quelque 35 missions ont été envoyées sur la planète. Ensuite au 21e siècle il n’y a eu que deux missions dédiées à Vénus: le Venus Express de l’Agence spatiale européenne, qui a fonctionné de 2006 à 2014, et le vaisseau spatial Akatsuki de l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale actuellement en orbite.

Notre retour sur Vénus

Au cours des dernières années, plusieurs missions sur Vénus ont été proposées à la NASA. Une proposition visant à mesurer la composition de la surface de Vénus a par exemple été sélectionnée par la NASA pour être approfondie. Parmi les autres missions envisagées, on peut aussi citer celle de l’ESA qui permettra de cartographier la surface de la planète à haute résolution. La Russie veut également tirer parti de son héritage en tant que seul pays à avoir réussi à poser un atterrisseur sur la surface de Vénus.

Cependant, il ne faudra pas se contenter d’une seule mission, un orbiteur radar ou même un atterrisseur à longue durée de vie, pour espérer résoudre tous les mystères qui entourent Vénus. Au contraire, un programme d’exploration soutenu sera nécessaire si nous voulons amener notre connaissance de Vénus au niveau de Mars ou la Lune.

Cela prendra sans doute du temps et coûtera beaucoup d’argent, mais si nous parvenons à comprendre pourquoi et quand Vénus est devenue telle qu’elle est aujourd’hui, nous pourrions, entre autres, mieux comprendre comment un monde de la taille de la Terre peut évoluer lorsqu’il est proche de son étoile.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.