Bientôt, on pourra voler grâce au gaz carbonique capturé depuis l’atmosphère

Des scientifiques de l’Université d’Oxford étudient actuellement la possibilité de transformer le gaz carbonique (CO2) capté depuis l’atmosphère en carburant pour alimenter les avions. Une initiative qui pourrait bien donner un souffle nouveau au transport aérien mis à mal par les effets de la pandémie, sans oublier les bénéfices environnementaux que cela implique.

Ces chercheurs sont ainsi parvenus à recréer du carburant à partir de CO2 piégé. Un procédé qui pourrait permettre à une nouvelle génération d’appareils aériens tournant au carburant à base de CO2 recyclé de voir le jour.

Traces de condensation laissées par un avion
Crédits Pixabay

D’autant que capturer le CO2 dans l’air devient une pratique de plus en plus fréquente actuellement, avec les initiatives visant à diminuer la pollution atmosphérique et à en atténuer les effets. Ceci étant, produire du carburant à partir de cette matière première, c’est une autre paire de manches. Mais apparemment, les chercheurs maîtrisent bien le procédé.

Le composé fer-manganèse-potassium est le catalyseur le plus performant pour l’instant

Pour fabriquer le carburant, Benzhen Yao et ses collaborateurs de l’Université d’Oxford ont donc concocté un catalyseur composé de fer, de manganèse et de potassium pour permettre au carbone du CO2 (combiné à l’hydrogène) de redonner naissance à de l’hydrocarbure. Selon les chercheurs, le principe étant de capturer le CO2 présent dans l’air pour ensuite le transformer en carburant via l’utilisation de catalyseur pour la réaction.

Les expérimentations ont donné des résultats assez encourageants. Près de 50 % du CO2 capturé et reconverti a pu être amené à un état de carburant adapté aux avions (molécules contenant 8 à 16 atomes de carbone), 10 % du produit final ressort en méthane et 5 % est en monoxyde de carbone.

Bien évidemment, le carburant produit, une fois brûlé, relâchera de nouveau du CO2 dans l’air. Mais suivant ce principe, le CO2 produit ne fera que remplacer celui qui a été capturé pour produire le combustible.

Transformer du CO2 en hydrocarbure, un procédé difficile mais à grand potentiel

Le CO2 est un gaz stable, difficilement remodelable. Il est donc assez difficile de ramener ce gaz résultant de la combustion de matière organique à un état d’hydrocarbure. Il est d’autant plus difficile, pour le moment, de fixer un procédé pour l’obtention précise et exclusive de tel ou tel hydrocarbure.

Ces expériences montrent à quel point il est difficile de retransformer du CO2 en carburant et de cibler le type exact de carburant qu’on va produire. Mais c’est le mieux que l’on peut faire pour le moment et avec le temps, les chercheurs pensent encore pouvoir améliorer la technique.

Au point où nous en sommes niveau pollution atmosphérique, cette performance joue certainement en faveur d’une pollution aux GES mieux maîtrisée puisqu’on ne produit plus de CO2, on en recycle juste.

Et même si dans un premier temps, cette technologie sera destinée au secteur de l’aviation, avec le temps, l’adapter à d’autres secteurs tels que celui de l’industrie sera certainement possible.

2 réflexions au sujet de “Bientôt, on pourra voler grâce au gaz carbonique capturé depuis l’atmosphère”

  1. ok donc on capture du CO2
    et la combustion produit du CO2

    Mais est ce que ce procédé est réellement neutre?

    L’article parle de monoxite de carbone (tres dangereux pour la santé)
    et de methane (gaz bien pire que le CO2 niveau effet de serre)

    Il faudrait aussi comparer l’ensemble du rejet avec le rejet d’un avion qui vole avec du carburant classique.

    Bref faut surtout verifier qu’on ne promet pas une solution verte qui au final est juste verte sur une constante et noir sur les autres ;)

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  2. Déjà le gros problème c’est que l’hydrogène libre sur terre c’est super rare. L’exploité serait surement non rentable ou trop producteur de CO2. et le fabriqué par kracking de méthane ou hydrolyse c’est la même chose

    Répondre

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