Alors que l’on pouvait penser qu’au sein de Nintendo, la volonté d’imposer un Link enfantin pour The Legend of Zelda The Wind Waker avait été unanime, il apparaît que Shigeru Miyamoto n’était pas des plus emballés par le style graphique ainsi présenté.
Quand on grandit, on commence à se désintéresser des choses les plus innocentes de la vie au profit de sensations plus fortes. En transposant ce constat au jeu vidéo, on en vient immanquablement à cette présentation du Nintendo Space World 2000 où Link, de la franchise The Legend of Zelda, était dépeint dans sa version adulte. Après des représentations écrasées du personnage en 2D et une transition 3D où Link grandissait au fil de son aventure, il n’était plus question de remonter le temps. Il fallait moins de mignon et plus
Et pourtant. Le premier Zelda du GameCube, The Legend of Zelda: The Wind Waker, aura déstabilisé par un rendu cartoon très éloigné de ce qui avait été montré deux ans plus tôt. Comment en était-on arrivé là ?
Zelda The Wind Waker : Miyamoto craignait que le style fasse moins vendre
Le compte YouTube DidYouKnowGaming? a ressorti une série d’anciens entretiens qui révèlent notamment qu’à l’origine, le créateur Shigeru Miyamoto n’était pas séduit par le style graphique qui sera finalement retenu pour The Wind Waker. À la base, il était ainsi plutôt question d’améliorer le rendu des épisodes N64. Il s’est passé qu’au début du développement, un artiste s’est laissé aller à dessiner un Link en version “toon”. Le reste de l’équipe en a été enthousiasmé au point de s’appuyer sur cette vision du personnage pour façonner les autres compartiments du jeu.
Le réalisateur du jeu Eiji Aonuma supposait que Shigeru Miyamoto n’aimerait pas le recours au toon shading pour Zelda, et a donc attendu que le jeu soit bien avancé pour le présenter à son camarade producteur. Ce dernier aurait toutefois confirmé ses craintes en se montrant hermétique au style graphique employé, disant que les ventes pouvaient en pâtir et qu’il n’était pas trop tard pour adopter une autre direction. L’équipe a répondu à cela qu’elle appréciait beaucoup le rendu cartoon et qu’il n’était pas possible de réaliser un jeu plus réaliste avec les moyens humains et les délais imposés.
Avec 4,43 millions d’exemplaires vendus, The Legend of Zelda: The Wind Waker a fait mieux que Majora’s Mask (3,36 millions), mais bien moins qu’Ocarina of Time (7,6 millions). Shigeru Miyamoto avait-il eu raison de s’en tenir au projet initial ? En regardant que le volet suivant, Twilight Princess qui signait le retour au style réaliste, s’est écoulé à 8,69 millions d’unités, on ne pourra pas lui donner tort d’avoir tiqué.
Source : YouTube @DidYouKnowGaming? (via Kotaku)